« Beau temps pour la saison après dissipation des brumes matinales, un vent très faible à modéré et quelques ondées orageuses à prévoir en fin de journée » qu’ils disaient la veille.
Nous on s’en fichait pas mal car nous avions préparé notre sac et notre casse-croûte pour aller saluer les aigles, vautours, vaches et brebis sur le chemin du Signal de Bassia.
Nous nous rendîmes donc au Col de Beyrède où une vaste aire de stationnement accueillit nos véhicules sous le regard blasé de vaches qui tardaient à terminer leur petit-déjeuner, et c’est à ce moment que tout a commencé.
Avec l’enthousiasme qui caractérise désormais les adhérents de Muret Montagne, chacun s’est apprêté en prenant soin de ne rien oublier pour cette randonnée, pour certains les bâtons, pour d’autres les gants, le bonnet, pour tout le monde le casse-dalle et pour Chris, ben le groupe de randonneurs.
Et nous voilà partis !
Le décor est planté, il va falloir monter jusqu’à la crête. Y a qu’à lever la tête pour distinguer le repère (=signal) du point culminant des Baronnies. Au passage, il semble que Bassia provient du gascon et a le sens de bassine ou cuvette, dans laquelle les animaux se retrouvent pour boire. Une sorte de troquet de montagne ouvert 24/7.
Cela nous a pris environ 2h pour atteindre le sommet et faire une petite pause qui nous a permis de vérifier que tout le monde pétait la forme et était prêt à continuer.
Ensuite nous avons suivi la crête, tels des funambules sur un câble d’une trentaine de centimètres de large. D’un côté la plaine avec la vue sur Tarbes et Lannemezan, de l’autre une bonne partie de la chaîne pyrénéenne dans laquelle on distingue plus ou moins clairement en fonction de la propreté des verres de lunettes et dans le désordre, l’Arbizon, le Cagire, le Mont Valier, le Sauvegarde, l’Aneto, et j’en passe et des meilleurs.
Le repas fut pris quasiment en bout de crête, à l’abri du vent mais pas du regard des aigles qui nous survolaient pour mieux lire le menu du jour. Et c’est une fois l’estomac calé que quelques gouttes de pluie nous ont proposé de prendre le chemin du retour, ou du moins de poursuivre la boucle à l’abri par la forêt qu’il nous fallut traverser.
La descente s’est bien passée malgré les quelques feuilles soigneusement déposées sur le chemin par l’automne farceuse comme pour nous inviter à quelques glissades que nous avons refusé de goûter.
De retour aux voitures, nous avons convenu qu’il était temps de s’en jeter un. L’auberge de Beyrède étant fermée ce jour-là, nous nous sommes attablés chez Jules à Sarrancolin où un très bon accueil nous fut réservé.
Quelques bulles et volutes de café plus tard, nous avons conclu d’un commun accord qu’il fallait remettre ça dès que possible.
Merci Muret Montagne de nous faire vivre ces belles randos !