Du 25 au 31 juillet 2020, des randonneurs du club se retrouvent pour un treck dans le Mercantour (Alpes-Maritimes) organisé par Dominique.
Voici leur histoire contée par Valérie (avec la contribution de Michel, Dominique et Chris).

Tout le groupe, composé de Chris, Valérie, Marie-Laure, Camille, Michel, Dominique, David et Yoan s’est retrouvé à côté du refuge de la Gordolasque le samedi 25 juillet au soir. Le lendemain matin, après une nuit passée en bivouac nous avons gravi les 900m de dénivelé jusqu’au col de Prals. Après la pause pique-nique, Valérie, Marie-Laure, David et Dominique ont rejoint le bivouac aux lacs de Prals tandis que Chris, Camille, Yoan et Michel faisaient un détour par les crêtes dominant la vallée de la Vésubie (au total, 1400 m de dénivelé et sacs de 12 à 17 kilos !). Baignade revigorante dans le lac, et rencontres avec nos premiers chamois et marmottes !

Le lendemain matin, dimanche 26 juillet, départ pour le pas du Mont Colomb (2548m) pour une autre belle montée, et une redescente un peu raide dans un pierrier chaotique encore plus impressionnant vu d’en bas. Après une pause et une baignade très rapide dans les eaux chaudes  vivifiantes du lac de la Fous surplombé par le refuge de Nice nous avons rejoint  le vallon de la Fous pour établir notre campement à 2348 m.

La météo dont nous avons eu connaissance au refuge faisant état d’orages et vents violents menaçant d’éclater mardi après-midi, Dominique a préféré modifier le circuit prévu et nous avons grimpé au Pas de la Fous (2828m) à travers pierriers raides et névés glacés sous la surveillance d’un bouquetin hiératique dont nous distinguions les cornes en haut de la montagne. Du col, vue absolument superbe sur les sommets du Mercantour à l’ombre du mont Clapier. Les premiers arrivés en haut ont eu la chance d’assister à la tétée d’un bébé chamois. Nous sommes ensuite redescendus sur le site du premier bivouac à côté du refuge de la Gordolasque.

Mercredi, randonnée moins engagée avec moindre dénivelé et surtout des sacs allégés dans la vallée de la Vésubie. Nous avons rejoint le point de départ en passant par Saint Martin de Vésubie surnommé la « Suisse Niçoise » par les gens du coin. Superbe sentier jusqu’au lac Boréon, et retour avec un arrêt au refuge de la Cougourde. Plus de tarte à la cougourde mais de très bonnes tartes aux myrtilles !  Le soir, nous avons tous beaucoup apprécié la douche chaude et le confort du refuge de la Gordolasque.

Jeudi matin, rendez-vous à 7h45 au pont du Countet avec François, notre AMM guide des merveilles. Montée régulière parmi les mélèzes et les pins cembro jusqu’au col de l’Arpet. Et là, vue panoramique sur la vallée des merveilles. Waouh ! Le reste de la journée, nous avons parcouru la partie ouest de la vallée et découvert les gravures protohistoriques de corniformes, réticulés, hallebardes, poignards, anthropomorphes, charrues, faux, parcellaires, gravés sur des dalles de grès et adressés aux dieux du mont Bégo. Dieux de la fertilité et de l’abondance pour nos ancêtres de l’âge du bronze. Notre guide était passionnant, et nous a régalé de ses explications, commentaires et anecdotes pour certaines assez interloquantes …. Outre les gravures, cette ancienne vallée glaciaire est parsemée de roches de multiples couleurs avec des teintes de rouge, orange, violet, vert et de formes arrondies ressemblant à de grand vaisseaux marins, sculptés et érodés par la pression et le déplacement des glaciers. Accueil chaleureux et excellent repas au refuge des merveilles, bivouac aux alentours avec pour Michel un superbe rocher erratique en équilibre au-dessus de sa tente, mais les dieux du mont Bego n'ont pas voulu de son sacrifice !

Vendredi enfin déjà le dernier jour ! Après un cheminement autour des derniers lacs et gravures rupestres, nous entamons la terrible ascension de la face Est de la cime du diable (2685m), vue garantie sur la Corse par temps clair, mais les diablotins en ont voulu autrement. Dernière descente dans le vallon des Verrairiers, parsemée de rochers de granits incrustés de quartz, glacier et retour dans la vallée de la Gordolasque, terme de notre périple « monts et merveilles ».

Bonne ambiance, lyophilisés, montage et démontage de tente, points de vue magnifiques, chamois, encore chamois, marmottes, pansements, toilettes dans torrents glacés, bonnes rigolades, douleurs aux genoux, poids des sacs, convivialité, solidarité, centaurées, potentilles, pierriers, névés, pentes abruptes, serpolet odorant, arnica, génépi, gravures,  furent les ingrédients principaux de ce trek très réussi, sans oublier François, notre guide docteur en droit , chasseur de chamois, cueilleur de camomille, amoureux de ses montagnes et détracteur des loups du Mercantour, bavard infatigable!